Stephen King sous le pseudonyme de Richard Bachman.
" Il m'a fallu du temps pour comprendre, mais c'est allé plus vite une fois que j'ai surmonté ce blocage mental. Marche ou crève, c'est la morale de cette histoire. Pas plus compliqué. Ce n'est pas une question de force physique, et c'est là que je me suis trompé en m'engageant . Si c'était ça, nous aurions tous une bonne chance. "
Ainsi Mc Vries définit-il l'horrible marathon auquel il participe ; marcher le plus longtemps possible, sans jamais s'arrêter, en respectant des cadences. Fautes de quoi, les concurrents de cette longue "longue marche" sont abattus d'une balle dans la tête.
Des cent concurrents au départ, il ne restera qu'un seul à l'arrivée qui aura, pour prix de son exploit, la possibilité de posséder tout ce qu'il désire. S'il désire encore quelque chose...
Voilà un des grands classiques de Stephen King que j'ai pris plaisir à relire dans le cadre du Challenge Stephen King 2013. Le postulat de départ est simple : une Marche, cent concurrents, un seul vainqueur. Pour les autres, le "ticket" : une balle dans la tête.
J'aime beaucoup cette facette de l'écriture de King : l'histoire de départ paraît simple, voire même simpliste, et pourtant on se retrouve embarqué dans une guerre des nerfs, face à soi et face aux autres, qui fait ressortir le pire de l'être humain. Mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs !
Nous suivons Ray Garraty, ado de 16 ans engagé dans cette Longue Marche, qui retrouve les 99 autres marcheurs sur la ligne de départ. Aucune indication de date, ce qui permet d'imaginer cette histoire dans le passé ou dans le futur. Garraty est, somme toute, assez banal, comme tous les autres personnages et pourtant ils vont se révéler au fil des kilomètres. On suit la descente aux enfers de ces adolescents qui, pour la plupart, ne savent même pas pourquoi ils se sont engagés dans cette folie. Et le pire, pour moi, c'est cette foule, hurlante, hystérique, avide de mort, qui acclame les concurrents tout au long de leur périple. Et, au final, on se demande qui sont les monstres : cette foule qui se délecte de la mort ou ces marcheurs qui ne sont plus que l'ombre d'eux mêmes, qui marchent non plus pour une quelconque gloire ou reconnaissance mais pour survivre, survivre à soi et aux autres.
La fin abrupte ne m'a pas dérangée : elle est ouverte et laisse le loisir au lecteur de se faire sa propre fin, quelle qu'elle soit...
"C'était dans le règlement. On vous donnait trois avertissements. La quatrième fois qu'on passait au-dessous des 6,5 à l'heure on était... Eh bien, on était éliminé de la Marche."
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